Plan Smog : pic de pollution par les particules fines
Les pics de pollution sont des augmentations importantes et rapides des concentrations de polluants dans l’air. Les pics de pollutions par les particules fines apparaissent surtout en hiver ou au début du printemps, souvent dans des conditions météorologiques particulières (inversions de température) qui empêchent la dispersion des polluants atmosphériques.
Combinées aux conditions de dispersion défavorables dans l’atmosphère les émissions d’ammoniac peuvent également jouer un grand rôle dans la formation de particules fines en particulier au printemps. L’ammoniac provient des épandages agricoles ainsi que de l’élevage. Ce composé peut réagir avec les oxydes d’azote (d’abord transformés en acide nitrique) provenant principalement du trafic, pour former du nitrate d’ammonium et entrainer une augmentation significative des concentrations de particules fines.
Les principales sources d’émissions de ces polluants sont le chauffage des bâtiments, les transports, l’activité industrielle et l’agriculture.
Le terme « smog » est la contraction de deux termes anglais « smoke » (fumée) et « fog » (brouillard). « Smog » fait référence à la présence simultanée de ces deux composants dans l’air.
Un plan d’actions en cas de pic de pollution par les poussières fines a été adopté par le Gouvernement wallon le 17 juillet 2008. L’Agence wallonne de l’Air et du Climat (AwAC) gère ces alertes, en collaboration avec le Centre Régional de Crise (CRC) et la Cellule interrégionale de l’Environnement (CELINE). Un protocole d’accord entre les trois Régions du pays a chargé CELINE de la prévision et du suivi de la pollution durant toute la durée de l’épisode et lui a délégué le déclenchement des phases liées à l’épisode. L’objectif est d’harmoniser la mise en œuvre des mesures de réduction d’émissions en assurant une activation simultanée dans chaque Région des différentes phases rencontrées lors d’un épisode de pollution.
En Wallonie, trois seuils de pic de particules sont prévus :
- un seuil d’information (seuil 0) à 50 µg/m³ en moyenne sur 24h pour les PM10 ou 35 µg/m³ en moyenne sur 24h pour les PM2.5. La phase d’information est activée lorsque le seuil est atteint et que les prévisions indiquent que le dépassement devrait durer au moins 24h.
- un seuil d’alerte (seuil 1) à 70 µg/m3 en moyenne sur 24h pour les PM10 ou 50 µg/m³ en moyenne sur 24h pour les PM2.5. Le niveau d’alerte est activé lorsque la cellule CELINE prévoit que ce seuil sera dépassé pendant deux jours consécutifs.
- un second seuil d’alerte (seuil 2) à 150 µg/m³ en moyenne sur 24h pour les PM10. Le niveau d’alerte renforcée est activé lorsque la cellule CELINE prévoit que ce second seuil sera dépassé pendant deux jours consécutifs
Le dépassement du premier seuil implique une information et des recommandations à la population.
Lorsque le seuil d’alerte est atteint, des mesures contraignantes sont de plus mises en place. Ces actions touchent la limitation de la vitesse des véhicules sur les autoroutes et les voies rapides, accompagnée du renforcement des contrôles. Les entreprises les plus concernées par les émissions de poussières fines sont également mises à contribution par des mesures de réductions temporaires de leurs émissions.
En outre, les communes des zones les plus exposées (Charleroi, Engis, Liège et Tournai) ont adopté un plan spécifique autour de trois axes : la diminution de la vitesse des véhicules en ville, la sensibilisation du citoyen et la diminution de la température dans les bâtiments publics.
L’information du dépassement d’un de ces seuils est assurée principalement par les médias, par internet, l’envoi d’un bulletin d’informations aux personnes inscrites sur le site de CELINE, ou encore par l’envoi automatisé de SMS et d'emails aux personnes inscrites au service gratuit proposé sur le présent site (cfr espace utilisateur).
Dans le cas d’un pic de pollution, il est recommandé aux personnes sensibles de ne pas réaliser d’exercice physique intense et/ou prolongé (comme le jogging par exemple). En cas de nécessité, il ne faut pas hésiter à demander un avis médical.
Lien : Pic de pollution.pdf
Le Plan vague de chaleur et pic d’ozone
A l'été 2003, l'Europe a été frappée par une vague de chaleur d'ampleur exceptionnelle. Cet épisode caniculaire fut caractérisé par des pics de température et d'ozone exceptionnels, une forte augmentation de la morbidité et de la mortalité, plus particulièrement marquée chez les groupes identifiés comme "à risque".
De plus, les limites qu'ont affiché les pouvoirs publics de certains états pour juguler les conséquences de cet épisode ont entrainé un fort mécontentement de l'opinion publique.
A la suite de cet épisode, de nombreux états ont donc entrepris de mettre en place ou de renforcer leurs structures de gestion de crise en lien avec ce type d'événements via des plans de gestion de canicule ou de vague de chaleur.
Ces plans ont pour vocation, d'anticiper la survenue de vagues de chaleur, de définir les mesures à prendre pour prévenir et limiter leurs effets sur la santé et le bien être social; le tout en portant une attention très particulière aux populations à risque.
Le plan national belge, « Plan vague de chaleur et pics d'ozone », remonte à 2005. Le but de ce plan était d'anticiper l'apparition de pics de chaleur et d'ozone.
Il visait à définir de façon proactive les mesures destinés à prévenir et limiter les impacts de l'ozone et de la chaleur sur la santé. À cet égard, une attention particulière est accordée aux groupes à risque.
En Belgique, il a été choisi d'associer à la gestion des fortes températures, les questions de pics d'ozone qui y sont souvent liés. A partir de 2015, il a été décidé de rebaptiser le plan "Plan forte chaleur et pics d'ozone".
Jusque 2014 inclus, l'exécution du plan forte chaleur et pics d'ozone était du ressort de l'État fédéral. En vertu de la sixième réforme de l'État, ce sont maintenant les entités fédérées qui sont responsables de la mise en œuvre du plan (sensibilisation, communication,…). Toutefois, la phase d’alerte demeure une compétence fédérale.
Phases du plan:
Le "Plan forte Chaleur et pics d'ozone' se compose de 3 phases dont la deuxième, la phase d'avertissement, est subdivisée en deux niveaux:
- une phase de vigilance;
- une phase d'avertissement;
- une phase d'alerte
La transition d'une phase à l'autre s'enclenche selon que les seuils sont atteints ou non. Les paramètres qui composent ces seuils sont basés sur les résultats des prévisions météorologiques à 5 jours, sur des mesures d'ozone journalières et sur des prévisions d'ozone à 2 jours.
Les deux premières phases du plan, vigilance et avertissement se basent sur des critères objectivables (période, température et concentration en ozone) alors que la phase alerte nécéssite en plus des critères de jugement ("... lorsque le seuil est atteint et qu'il s'avère que les mesures déjà prises doivent être intensifiées").
Afin d'émettre ce jugement pour la phase d'alerte, il est prévu dans le plan initial de 2004 de réunir une cellule d'analyse de risque (Risk Assessment Group, RAG), qui décidera si des mesures complémentaires sont nécéssaires et qui évaluera si le déclenchement de la phase d'alerte est nécessaire.
Ces propositions de décision et d'évaluation doivent ensuite passer auprès d'une cellule de gestion de risque (Risk Management Group, RMG) composée des autorités compétentes. Etant donné que la phase d'alerte n'a jamais été atteinte en 10 ans, ces deux cellules n'ont jamais été mises en place dans le cadre de ce plan.
1. Phase de vigilance
Période opérationnelle de mise en oeuvre du plan du 15 mai au 30 septembre chaque année, indépendamment des conditions climatiques. Elle est active lorsque les prévisions de témpérature et de concentrations en ozone se situent en deçà des seuils déterminés pour les phases d'avertissement et d'alerte.
2. Phase d'avertissement
Les critères d'activation de la phase d'avertissement ont été modifiés à partir de l'année 2017.
La phase d’avertissement est déclenchée lorsque Tcumul est plus grand ou égal à 17°C (remarque : les valeurs de températures prévues à Uccle sont utilisées).
Tcumul est obtenue par la somme des différences entre les valeurs de « températures maximales prévues » et le seuil de 25°C pour les cinq prochains jours (J+1 à J+5). Seules les différences positives sont prises en compte.
La phase d’avertissement se termine lorsque Tcumul est inférieur à 17°C (au jour J0) et que la température maximale prévue à Uccle au jour J+1 est inférieure à 25°C.
3. Phase d'alerte
Les critères de la phase d'alerte ont été modifiés en 2019 et pour être activée, les conditions ci-dessous doivent être toutes rencontrées:
- le critère de température de la phase d’avertissement est satisfait;
- la température maximale prévue pour le jour même est supérieure ou égale à 28°C;
- mesure de la veille, à au moins un point de mesure, d’une concentration horaire en ozone moyenne supérieure à 180 μg/m³ (seuil d’information européen);
- prévision pour le jour même de concentrations horaires moyennes d’ozone supérieure à 180 μg/m³ sur une partie significative du pays;
- qu’il s’avère que les mesures déjà prises doivent être intensifiées.
Source: Protocole de coordination entre les 3 Régions et CELINE dans le cadre de la mise en oeuvre du plan "Forte chaleur et pics d'ozone"
Quant au pic d’ozone, il est défini de la façon suivante :
« Un pic d’ozone se produit lorsque la concentration d’ozone dépasse une certaine valeur. L’Union européenne a édicté des directives qui définissent des valeurs cibles pour la protection de la population. La valeur seuil européenne pour l’information de la population a été fixée à une concentration horaire moyenne de 180 microgrammes d’ozone par mètre cube d’air. Le seuil d’alerte est dépassé à partir d’une concentration horaire moyenne de 240 microgrammes d’ozone par mètre cube d’air. »
Les effets d’une vague de chaleur sont les insolations, les coups de chaleur, crampes de chaleur, épuisement... Le pic d’ozone peut provoquer une irritation des yeux et de la gorge, un essoufflement et des maux de tête. Néanmoins certaines mesures très simples peuvent contribuer à prévenir ces troubles :
- Bien s’hydrater en buvant plus que d’habitude et surtout sans attendre d’avoir soif. Les boissons sucrées et l’alcool sont déconseillés.
- Se protéger du soleil : chapeau, crème solaire, vêtement léger,....
- Rester à l’intérieur pendant les heures les plus chaudes ; de préférence dans un endroit frais. Fermer les rideaux et les fenêtres pendant les heures les plus chaudes
- Limiter les efforts physiques et les déplacements
- Se rafraîchir : douche, piscine,...
- ....
Les personnes les plus vulnérables sont les enfants en bas âge, les personnes âgées, les personnes isolées socialement et les personnes qui accomplissent des efforts intenses. Néanmoins, les effets néfastes peuvent aussi affecter les personnes en bonne santé.
Le dépliant « Ozone et vague de chaleur » est disponible ici et pour en savoir plus : centredecrise.be