Les directives européennes relatives à la qualité de l’air visent à harmoniser sa mesure ou son évaluation avec pour objectif de préserver la qualité de l'air ambiant lorsqu’elle est bonne et à l’améliorer dans les autres cas.
La localisation des stations du réseau de surveillance de la qualité de l’air a été choisie de telle façon à couvrir des zones, où la densité de population est importante ou, dans lesquelles des problèmes de pollution à l’un ou l’autre polluant étaient pressentis ou avérés. Or des sites de fond ou des sites à caractère trafic n’ont pas la même représentativité géographique, l’extension de la zone de validité des premiers est beaucoup plus grande que celle des seconds.
L’utilisation directe des mesures plutôt que des résultats de simulations numériques est donc à prendre avec des pincettes quand il s’agit d’estimer l’exposition personnelle ou d’une population.
L’approche choisie ici est la combinaison de mesures à haute fréquence (dt = 1 min) avec des résultats de simulation à haute résolution spatiale (dx ~ 10 m). Pour ce faire, nous utiliserons d’une part des aethalomètres portables de type AE51 mesurant le carbone noir (en anglais black carbon, BC) par absorption optique et des ministations portables multi-capteurs de type Antilope développées par le CECOTEPE ASBL, d’autre part la chaîne de modélisation RIO-IFDM-OSPM développée par le VITO.
Par ailleurs, en plus de tenir compte de la variabilité spatio-temporelle à haute résolution, nous allons essayer de contourner deux autres simplifications importantes souvent faites dans les études d’exposition :
- statisme de la population, alors que nombre de personnes ne travaillent pas dans la zone où elles habitent. L’utilisation de données de téléphonie mobile est une source d’information intéressante pour évaluer la distribution de la population dans l’espace et le temps, le projet SmartPop mené à l’ISSeP dérivera par ces moyens des cartes de densité de populations pour le jour, la nuit et le week-end ;
- correspondance entre air intérieur et air ambiant, et emploi exclusif de ces dernières valeurs, alors que nous passons la plus grande partie du temps enfermés dans un bâtiment ou un habitacle. Une étude de l’EPA (U.S. Environmental Protection Agency) montre qu’en moyenne les Américains passent 87% de leur temps dans un bâtiment, 6% dans un véhicule et 7% à l’extérieur. Similairement, Evi Dons a montré qu’en moyenne les participants belges à son étude passaient 81% de leur temps dans un bâtiment et 6% dans un véhicule.
La fiche projet est disponible sur le site de l'ISSeP : https://www.issep.be/wp-content/uploads/Projet-Micro-capteurs.pdf