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Sujet: ZBE, ISSeP, Mobilité

Dans l'article :

- Le projet...

- La modélisation...

 

Le projet

Afin d’améliorer la qualité de l’air, le Parlement wallon a adopté en janvier 2019 un décret relatif à la lutte contre la pollution atmosphérique liée à la circulation des véhicules. Une des mesures de ce décret est la possibilité donnée aux communes d’instaurer des zones basses émissions (ZBE) sur leur territoire dès 2020.

A l’intérieur d’une ZBE, l’accès aux véhicules les plus polluants sera progressivement interdit en fonction du type de motorisation (moteur diesel, moteur à essence,…) et de la norme européenne d’émissions (règlement de l'Union européenne qui fixe les limites maximales de rejets polluants pour les véhicules roulants neufs). Le calendrier des interdictions progressives est consultable sur le site https://www.wallonie.be/fr/actualites/vers-la-fin-des-vehicules-les-plus-polluants-en-wallonie.

Dans le cadre du plan Environnement-Santé de la Wallonie, la cellule Qualité de l’Air de l’ISSeP a été chargé d’estimer l’impact environnemental de l’instauration de zones basses émissions communales en combinant des mesures de concentrations en polluants in situ avec une modélisation de la qualité de l’air à l’échelle communale. Les communes de Namur et d’Eupen ont servi de villes pilotes pour cette étude.

La fiche projet est disponible sur le site de l'ISSeP https://www.issep.be/wp-content/uploads/Projet-ZBE.pdf

Le rapport final de l’étude « 2ZBE » portant sur la pertinence de la mise en place de zones de basses émissions communales incluant l’ensemble des résultats et des conclusions de cette recherche, est disponible dans la partie "Publications".

 

 

La modélisation

Les projections des concentrations en PM10 (particules fines dont le diamètre est inférieur à 10 micromètres), PM2,5 (particules fines dont le diamètre est inférieur à 2,5 micromètres), BC (carbone noir, en anglais black carbon) et NO2 (dioxyde d’azote) ont été réalisées avec le modèle ATMO-Street dans le cadre du projet 2ZBE (Le projet). Cette cartographie à haute résolution spatiale (10 mètres) de la qualité de l’air à Namur et à Eupen a permis d’estimer l’impact environnemental de l’instauration d’une zone basses émissions dans ces deux communes.

Projections de la qualité de l’air en 2018

C’est l’entièreté de l’année 2018 à une résolution temporelle d’une heure qui a été simulée par ATMO-Street. Les conditions météorologiques (vent, température et rayonnement solaire) et les concentrations de fond utilisées sont donc celles mesurées en 2018 à Namur et à Eupen. Les cartes présentées correspondent aux concentrations moyennes annuelles des quatre polluants étudiés. Les données 2017 de la Direction pour l'Immatriculation des Véhicules (DIV) et les facteurs d’émission COPERT IV correspondant ont été utilisées pour définir une flotte de véhicules de référence. 

À Namur, la modélisation montre que la population est exposée en plusieurs endroits à des niveaux de pollution élevés qui ne respectent pas les valeurs limites fixées par l’Union européenne. Si l’on considère le NO2, les dépassements de la valeur limite de 40 μg/m3 pour la moyenne annuelle concernent surtout des routes régionales, des pénétrantes qui desservent la ville ou qui forment la ceinture autour de la Corbeille, mais aussi des rues du centre-ville, de taille plus modeste, de type canyon urbain.

À Eupen, les concentrations ne sont réellement critiques qu’en périphérie du centre-ville aux heures de pointe du matin et du soir.

Projections de la qualité de l’air avec l’introduction d’une ZBE

Les projections de l’impact d’une ZBE sur les niveaux de pollution en 2020, 2022 et 2025 intègrent les réductions des émissions attendues des interdictions progressives des véhicules les plus anciens (https://www.wallonie.be/fr/actualites/vers-la-fin-des-vehicules-les-plus-polluants-en-wallonie). Ces projections ont été réalisées avec les conditions météorologiques de 2018. Garder une année météo de référence permet d’isoler l’effet de la diminution des émissions routières sur les concentrations, mais il faut garder à l’esprit que les concentrations peuvent fortement varier en fonction de la météo.

Les réductions des émissions ont été calculées en prenant comme référence la flotte wallonne en 2017. L’ensemble des véhicules du parc wallon, que ceux-ci soient concernés ou pas par les interdictions, est pris en compte dans le calcul des émissions en 2017 et des réductions d’émissions attendues en 2020, 2022 et 2025. Pour chaque phase du calendrier d’interdictions, les véhicules interdits sont remplacés dans nos projections par des Euro 6 et la taille du parc de véhicules n’évolue pas. Le nombre de kilomètres parcourus par chaque catégorie de véhicules est également supposé ne pas varier.

Tant à Namur qu’à Eupen, les projections du modèle avec instauration d’une zone basses émissions montrent des résultats mitigés. Les réductions attendues sont faibles pour deux polluants pour lesquels il existe des normes à respecter : le NO2 (jusqu’à 26 % de réduction en 2025) et les particules fines (pas plus de 10 % de diminution en 2025). Par contre, une zone de basses émissions communale aurait un impact important sur les concentrations d’un polluant pour lequel il n’existe pas encore de norme, le carbone noir, étroitement lié au trafic routier. Pour le carbone noir, les diminutions de concentrations à Namur pourraient atteindre 60 % d’ici 2025 par rapport aux niveaux de concentrations en 2018.

Le rapport final de l’étude « 2ZBE » portant sur la pertinence de la mise en place de zones de basses émissions communales incluant l’ensemble des résultats et des conclusions de cette recherche, est disponible dans la partie "Publications".